C’est aujourd’hui que sort Tempêtes et brouillards, le deuxième roman de Caroline Dorka-Fenech. Ce livre poursuit la voie tracée dans le précédent roman (Rosa dolorosa, sorti en aout 2020) dans le sens où il aborde lui aussi les complexités des liens familiaux. Rosa dolorosa évoquait le parcours d’une mère face à l’inculpation de son fils qui a commis des actes abjects, un parcours qui passe de l’incrédulité à la certitude.. en passant par toutes les phases. Dans Tempêtes et brouillards, on suit plutôt une figure paternelle complexe, un personnage qui provoque à la fois de la répulsion et une certaine fascination. Le point de vue est celui de sa fille, et la question est de savoir comment vivre avec une telle figure paternelle. Comment faire ?

Ce livre nous renvoie à plusieurs thèmes centraux qui se répondent et construisent comme une cartographie d’une relation père-fille qui n’a rien d’idéale. Y sont évoqués l’usurpation du sens religieux, le neo-colonialisme, les violences familiales, la notion du déni d’héritage… Comment sortir d’un étouffement, d’une situation invivable, et comment réussir à créer ensuite.

L’écriture est brillante, avec des incursions de poésie en prose, dans un style rythmé, musical, qui est si particulier. J’ai déjà lu ce livre plusieurs fois et vous le recommande vivement. Si vous avez été touchés par Rosa dolorosa, imaginez ce deuxième roman comme un texte qui va encore plus loin dans la noirceur. Je ne veux pas en dire plus. Lisez le.