Une année 2022 toujours riche en surprises. A titre personnel, j’ai eu la joie de sortir plusieurs disques dont je suis très content : Suspicious Moon (en duo avec Pierre Bastien), Transcodex et Zilveli Villa (en trio avec Jac Berrocal et Vincent Epplay). Ce fut aussi l’occasion d’enregistrer avec des musiciens exceptionnels, comme Jah Wobble (Public Image Ltd, Invaders of the heart) et Jean-Hervé Peron (Faust).
J’ai beaucoup écouté de disques en CD, en LP et en téléchargement.. et je me rends de plus en plus compte que pour mes oreilles souvent « less is more », que ce sont souvent les musiques les plus simples en apparence, les plus épurées, qui vont me marquer profondément. Cette année, le CD et le concert solo d’Abdullah Ibrahim ont été les moments le plus marquants.
Voici une petite sélection de disques sortis cette année particulièrement aimés :
- Abdullah Ibrahim – Solotude
- Devin Brahja Waldman – Watermelancholia
- Ben LaMar Gay – Certain Reveries
- Horse Lords – Comradely Objects
- Pierre Bastien – Sonic Folkways
- Eric Chenaux – Say Laura
- Cosey Fanni Tutti – Delia Derbyshire: The Myths and the Legendary Tapes
- Billy Woods – Aethiopes
- Oren Ambarchi – Shebang
- Rose Mercie – ¿ KIERES AGUA?
- Denis Frajerman – Variations Volodine
- Dominique Grimaud + Véronique Vilhet – Broken Saxophones
- Nick Cave – Seven Psalms
Et une liste de belles rééditions de 2023 :
- Jimmy Smack – Death Is Certain
- Morio Agata – Norimono Zukan
- Spirit of France (Spiritmuse)
- Virgin Prunes – …If I Die, I Die (avec un CD bonus superbe)
- Branko Mataja – Over Fields And Mountains
- Big Blood – Fight for Your Dinner Vol. II
- Lennie Tristano – Personal Recordings 1946-1970
- Faust – Punkt.
- Maurice Lecoeur – Musiques pour l’image
- Thomas Leer & Robert Rental – The Bridge
- Hector Zazou, Jeanne Folly, VXZ 375, J.L. Henning, Bazooka – La Perversita
- Le Coffret « NEU! 50! »
- Abdullah Ibrahim en solo à la Philharmonie de Paris. Seul au piano, sans amplification dans cette immense salle… il a suspendu le temps. Une inventivité extraordinaire, un jeu fin et subtil et le sentiment de vivre un grand moment. Sublime
- Louis Laurain en solo au festival Sonic Protest. De la trompette solo… mais jouée différemment. Louis Laurain a une technique très singulière, qui lui permet de jouer des poly rythmes avec des petites baguettes de métal accrochées à ses doigts, en même temps qu’il souffle des mélodies et textures dans son instrument. Magique !
- Pere Ubu « Moon Unit » au festival BBMix à Boulogne Billancourt. David Thomas a porté le concert du bout de sa voix qui n’a jamais autant été aussi touchante. On comprend vite l’enjeu au-delà de la musique car il est extrêmement fatigué (physiquement). Et en même temps plein d’énergie, c’était fascinant. Ce moment rare, un peu « chant du cygne » était à la fois triste à en pleurer et d’une force incroyable. J’ai repensé au dernier concert de Bashung à l’Olympia peu avant sa mort qui lui aussi était intense et magnifique. A noter : David Thomas était accompagné de musiciens formidables (le fameux « Gagarin » qui jouait sur les derniers disques de Nico, Alex Ward que j’avais déjà entendu avec This Heat, et la subtile discrétion de Keith Moliné et d’une joueuse de thérémine dont je n’ai pas réussi à savoir le nom).
- Laraaji en solo à Lafayette Anticipations. Un bain sonore doux et apaisant. Une musique relaxante mais pas simpliste, en constante évolution. La classe.
- Meredith Monk à la Philharmonie de Paris. Toujours aussi marquant de voir cette immense artiste.
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