Au début, on croit écouter un disque plutôt classique de musique équatorienne… mais on se rend compte qu’il manque les zampoñas (les fameuses flutes de pan) et on croit entendre comme une clarinette pas nette. Enfin bref, on se demande ce que c’est réellement. Et on découvre en lisant les notes de pochette que l’instrument principal de ce disque est une feuille de ficus. Il rejoint donc la grande tradition des joueurs d’herbes et de feuilles (La feuille d’eucalyptus est très appréciée des Aborigènes australiens. En Chine, on joue des feuilles depuis 10 000 ans. Au Cambodge, on joue du slek)

Le musicien en question, Dilson de Souza, jouait de la feuille de ficus ouverte, posée sur sa langue, les mains libres, sa bouche servant de résonateur. Bien qu’une feuille puisse également être jouée roulée ou pliée en deux, cette méthode permettait apparemment une plus grande précision, une brillance particulière. Une feuille de ficus cueillie reste fraîche, nette et claire pendant environ dix heures… Une feuille, une harpe, un xylophone et un rondador : la recette d’un disque très singulier. Recommandé.

Petits rappels

Chez les aborigènes autraliens : Herb Patten

Le Slek de la musique khmère

Au Japon, Sodo Yokoyama