L’album de No Tongues « Les voies du monde » part d’un principe très simple. Et c’est magnifique.
Quatre instrumentistes d’aujourd’hui s’exilent dans un répertoire vocal ancestral issu du disque « les voix du monde ». Un chant de funérailles aux consonances de jeu d’enfant, Fernand Bordage menant ses boeufs aux labours dans le marais vendéen, deux femmes inuits jouant un chant de gorge ponctué de rires, un choeur invoquant des esprits où racontant un mythe fondateur, la dernière chamane Selk’nam de la Terra del fuego égrainant ses litanies de roche. Ces musiques, c’est un chemin dans l’imaginaire et la force musicale créée par les humains au fil de leur évolution. C’est une réintégration du temps moderne, qui file, défile sans ancrage et sans but, dans un temps large, humanisant et vital. C’est une danse avec le passé pour éclairer le présent et rejoindre ce qui n’appartient pas au temps fuyant, mais à l’existence. C’est un processus de travail basé sur l’oralité, par l’imitation d’un modèle vers sa traduction et son intégration dans une esthétique personnelle.
Le résultat est suprenant. On pense même parfois au groupe Volcano The Bear sur certains morceaux ! Recommandé !
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