
Philip Glass, aujourd’hui compositeur mondialement reconnu, a commencé sa carrière dans l’underground new-yorkais après avoir été profondément marqué par la musique indienne lors de sa rencontre avec Ravi Shankar. De retour aux États-Unis, il devient l’une des figures majeures du minimalisme grâce à une musique fondée sur la répétition, les motifs rythmiques additifs et des structures très épurées. Sa collaboration avec le metteur en scène Robert Wilson aboutit en 1976 à Einstein on the Beach, un « opéra » radical, non narratif, mêlant images fortes, textes répétitifs et musique hypnotique. Cette oeuvre majeure, longue, intense et fondée sur une mécanique sonore précise, demande aux interprètes une concentration extrême. L’enregistrement est devenu un classique.
Le revoici réenregistré, par l’ensemble ICTUS, avec Suzanne Vega et le Collegium Vocale Gent! Quel casting de folie !
Suzanne Vega a rejoint l’Ensemble Ictus en 2018 pour interpréter la narration d’Einstein on the Beach. Elle connaît bien la musique contemporaine grâce à son passé de danseuse et apprécie particulièrement Glass, Steve Reich, ou encore Bela Bartók. Vega trouve la musique minimaliste très naturelle à interpréter et explique que les rôles parlés lui ont demandé une approche non narrative, presque méditative, qui lui convient bien en tant que bouddhiste. C’est une rare collaboration de Suzanne Vega que l’on n’imaginait pas a priori par ici… mais dès les premières notes de l’album, tout fait sens. Magnifique.