J’apprends la disparition du formidable accordéoniste Guy Klucevsek. Je crois avoir découvert son jeu à l’écoute d’un album de David Garland (Forest Fractures). Et j’ai ensuite adoré écouter ses Flying Vegetables of the Apocalypse, l’un de mes disques de chevet dans les années 90. Il avait l’art de trouver des titres singuliers « The Well-Tampered Accordion », par exemple. Il avait débuté sa longue discographie en duo avec Pauline Oliveros et a fait le pont entre certaines musiques abstraites et une tradition plus européenne de l’instrument (les polkas, le klezmer). Un peu comme Lars Hollmer dans un autre style, il renouvelait l’instrument. J’écoute les œuvres de Guy Klucevsek depuis plusieurs dizaines d’années et il me surprend toujours. Parfois, il vous plonge dans un instant de contemplation, parfois il est plus léger et mélodique. Il était aussi un improvisateur inventif, en particulier dans une version de COBRA de John Zorn…
Son dernier album solo s’appelait « Hope Dies Last »… et il est parti.