J’apprends la disparition du fantastique musicien américain Ed Askew.

Ed Askew était un peintre et musicien qui vivait à New York. Né en 1940 à Stamford, dans le Connecticut, ce peintre hippie formé à Yale a voyagé en auto-stop, enseigné dans des écoles d’art, et enregistré des petites pépites sonores. Après avoir obtenu son diplôme d’art en 1966, Askew a été appelé sous les drapeaux. Peu enthousiaste à l’idée de partir à la guerre à l’âge de 26 ans, il cherche un poste d’enseignant et trouve un emploi dans une école préparatoire privée du Connecticut. C’est en enseignant qu’il commence à composer des chansons… Le chanteur et auteur-compositeur s’installe à New York pour quelques mois en 1967, où il rencontre Bernard Stollman d’ESP-Disk, qui lui propose un contrat. Ed Askew s’accompagne lui-même au Tiple de marque Martin. Il s’agit d’un instrument à dix cordes semblable à un luth (ou, selon Askew lui-même, un ukulélé baryton) dont le jeu est très exigeant sur le plan physique, ce qui contribue au style vocal urgent, tendu et tremblotant d’Askew.

Voilà tout simplement de l’un des meilleurs musiciens de folk outsider de tous les temps (avec Gary Higgins et Daniel Johnston, pour n’en citer que deux autres). Après ses débuts chez ESP-Disk en 1968, Ask The Unicorn, véritable classique intemporel (le label lui donne une liberté totale d’enregistrement et cela s’entend – un peu comme le groupe ESP Pearls Before Swine), il a enregistré son deuxième album « Little Eyes » en 1970… mais ce disque n’a jamais dépassé le stade du test pressing et, comme tant d’autres disques de cette époque, a été perdu pendant des décennies… le deuxième album d’Askew pour ESP, Little Eyes, est donc resté inédit pendant 33 ans, jusqu’à ce que De Stijl Records le sorte finalement en 2003, avec un excellent accueil critique qui a déclenché un regain d’intérêt pour la musique d’Askew.. Toutefois, sa pratique de la musique est entravée par le syndrome du canal carpien, conséquence de plusieurs années passées à gagner sa vie en grattant et en repeignant des maisons. Il a pu revenir à la musique plus récemment, publiant des enregistrements récents et des archives sur son site Bandcamp. Askew crèe des personnages étranges, raconte des histoires d’amours homosexuelles touchantes..

C’est génialissime, un peu comme un précurseur des meilleurs morceaux de Daniel Johnston ou de Smog / Bill Callahan.

Son chef d’oeuvre de 1968 Ask The Unicorn

Une video filmée par La Blogothèque :