Hermann Nitsch joue son Orgelkonzert (concert d’orgue) au Festival Angelica de 2019 .
Hermann Nitsch, un des pères fondateurs de l’actionnisme viennois, est l’un des artistes vivants les plus célèbres. Son art de la performance, souvent transgressive, en a choqué plus d’un. Pour ceux qui ne connaissent pas : il y a beaucoup de sang. La violence du monde, la culpabilité face au passé nazi de son pays… une sorte de catharsis artistique. Qui dérange tellement que son auteur s’est retrouvé 6 mois en prison.
Ses peintures sont exposées dans monde entier. Il développe le concept de Orgien-Mysterien Theater (Théâtre des Orgies et Mystères). Avec l’intégration de toutes les formes d’art : la peinture, l’architecture, mais aussi … la musique. Sa production musicale est encore relativement méconnue du public, éclipsée par la réputation de ses performances sanglantes.
Dans sa quête de l’oeuvre d’art totale qui engage tous les sens, Nitsch a commencé à incorporer des « choeurs de crieurs » et des orchestres bruitistes dans son théâtre des Orgies et des Mystères, dans le but d’évoquer les racines mêmes de la musique – le cri et le vacarme dionysiaque – et d’intensifier mutuellement le son et l’action. Et c’est à Bologne, en 1977, que le Requiem de l’église Santa Lucia marque un tournant dans l’utilisation des drones, ces sons longs et prolongés qui deviendront dès lors une constante de son style musical. On retrouve des drones dans cet enregistrement. Il n’y avait pas de partition écrite pour cette performance – la seule caractéristique prédéterminée était la structure générale (classique-symphonique) en quatre mouvements – et Leopoldo Siano et Josef Smutny ont joué le rôle d’assistants pour sa technique de jeu consistant à employer de petites planches de bois, permettant ainsi des créations de clusters massifs. A mi-chemin entre le bruit et l’harmonie des sphères.
Intense !
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